Le concert de l’Orchestre du Chantier

Alors que le public savourait de magnifiques airs de Mozart, du Händel, du Puccini, l’orchestre, caché derrière les solistes, s’affairait:

– les seconds violons du fond se demandaient avec désespoir, après 23 mesures de ploums, s’ils en étaient au plim-plam-plom ou au ploum-plam-plim. Foutus triolets.
– les cornistes avaient dissimulé une bouteille de champ’ sous un pupitre et tenaient un brin de causette entre deux poooon en sirotant un petit verre*,
– le harpiste, bien que ne jouant que dans deux morceaux sur seize, tournait régulièrement des pages. Heureusement, c’était dans le sujet.
– le premier violon jouait de magnifiques soli, les altos tentaient leur chance aussi,
– la contrebassiste avait suspendu de mignons petits cœurs en velours rouge à l’une des chevilles de sa contrebasse. C’est romantique, les contrebassistes.

* mais comme il s’agissaient des meilleurs cornistes du monde, ils en avaient bien sûr le droit. En puis, en leur demandant gentiment, ils vont jusqu’à partager leurs provisions.

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