Salon Viennois à la Philharmonie

Ce concert au Studio de la Philharmonie, c’est le jumeau inversé d’un de mes premiers concerts de musique de chambre, à la salle Pleyel – il y a bien longtemps.

La salle s’était avérée bien trop grande pour de la musique de chambre. Les musiciens, trop connus, trop solistes, trop imposants, et peut-être même un peu trop tonitruants. C’était la première fois que je suis sortie d’un concert d’humeur massacrante. 

Ce jour-là, c’était parfait. Le studio de la Philharmonie est une salle au bon format, un soupçon trop grande toutefois pour qu' »intimiste » soit l’épithète le plus approprié. Une salle d’une petite jauge de 200p environ, mais dont les dimensions créent une impression de gigantisme. Une Tardis musicale ?

La sélection d’œuvres jouées est irréprochable, comprenant notamment les trois de Korngold et Zemlinsky, que je ne croise pas tous les matins.

L’équipe de musiciens sort de l’ordinaire de solistes et/ou d’ensembles établis. On a affaire ici à un mélange parfaitement équilibré de jeunes musiciens qui grimpent, de pédagogues expérimentés, et de musiciens d’orchestre, talentueux, mais moins exposés, que leurs confrères solistes ou chambristes. Deux musiciennes du rang de l’Orchestre de Paris, Liviu Holender, le baryton autrichien qui n’avait pas su opérer un choix entre les matières proposées à l’Université de Vienne (clarinette, piano, chant et droit), Florent Boffard, pianiste et membre du corps enseignant au Conservatoire (je vous recommande chaleureusement son cours public au Conservatoire, disponible sur YouTube), et Juliette Journaux, la génération suivante, la petite étoile tout juste sortie du Conservatoire qui grimpe à toute vitesse. 

C’était follement réjouissant, tout ça : de découvrir des personnalités qu’on entend rarement à la Philharmonie, des œuvres un peu plus rares, de voir aussi de quel bois se chauffent les musiciens d’orchestre – j’ai longtemps cru que les musiciens du rang n’étaient pas très bons. Car s’ils étaient bons, ils seraient solistes, non ? Oh les préjugés idiots, je vous jure…

Il faudrait que tous les concerts soient aussi enthousiasmants, n’est ce pas ? Et je suis sortie du concert d’humeur si joyeuse que j’ai été écouter un autre concert de musique de chambre dans la foulée. 

« Salon Viennois », Studio de la Philharmonie 25/09/2021
Florent Boffart et Juliette Journaux, piano ; Liviu Holender, baryton ; Maud Ayats, violon ; Manon Gillardot, violoncelle.
Zemlinsky, Trio op. 3
Mahler, Des Knaben Wunderhorn
Korngold, Trio pour piano et cordes

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