Quelques instants avant le début du concert, avant d’activer le mode « avion » du téléphone, celui-ci me suggère la lecture d’un article sur le siège de Mariupol. Puis celui sur les deux millions et demi d’Ukrainiens qui ont quitté leur pays en guerre. Les six millions d’âmes réclamées par le COVID. Le fossé entre l’horreur de l’actualité et la joie du concert parait chaque jour un peu plus profond. Le lendemain de l’achat de mes billets, Omicron fermait les frontières du Royaume-uni1. Il y a quelques semaines, j’échafaudais encore des itinéraires, soigneusement minutés pour faire tenir l’aller-retour en moins de 24h …
Étiquette : Harry Goffman
Quand, au détour d’une conversation téléphonique avec Gentil-Prof, je lui ai annoncé partir à Bruxelles, toutes affaires cessantes, afin d’y écouter Gary Hoffman jouer le Concerto pour violoncelle d’Elgar, il a été franchement interloqué. « Elgar ?! Trop sucré pour toi, ca ne va pas te plaire. » C’est vrai que depuis plusieurs années déjà, ce Concerto et moi nourrissons une franche inimitié. Il existe de ce concerto un enregistrement Planétairement Célèbre, gravé par une Violoncelliste Universellement Connue, mentionné dans la totalité des notes de programmes et des critiques de disques, comme pour rappeler à toute l’engeance violoncellistique que leurs efforts sont …
Pour préserver l’intimité de ce qui est un moment privilégié entre des étudiants et leurs professeurs, les noms des étudiants ainsi que celui du Maître ont été modifiés. Toute ressemblance avec des lieux et/ou personnages existant ou ayant existé est le plus probablement fortuite. Les éventuels contresens musicaux sont bien évidemment de mon fait. « Ilsa, tu ne voudrais pas plutôt aller boire un café !? », ronchonné-je à l’attention d’Ilsa, sans obtenir de réponse. Il y a quelques jours, mon amie Ilsa a décrété que je l’accompagnerais écouter une master-class de violoncelle. Dans un moment de faiblesse, j’ai accepté. Ca fait déjà …
Se procurer des billets de concert est d’ordinaire une simple formalité. Un coup de fil, trois clics et le tour est joué. Mais que diable ! Ca manque d’aventure, de panache ! Dans ce cas précis, il m’aura fallu des mois et des mois d’implacables manigances et quelques petits coups de pouce du destin avant d’arriver à mes fins. Tout commence l’hiver dernier, pendant l’épisode mini-caniculaire de février. Sans se douter du funeste enchaînement d’évènements qu’il allait déclencher, un des musiciens du quatuor Modigliani vaque à des occupations apparemment anodines. Il met à profit cette belle journée pour badauder, se procurer quelques livres dans …