(Ce billet s’adresse à mes lecteurs anglophones, mes plus plates excuses aux non-anglophones d’entre vous)
Si vous ne twittez pas (et que les dieux vous préservent de tomber dans cette addiction), vous avez manqué le vent de folie qui souffla hier sur la twittosphère classico-musicale. Soudain, ce cercle composé de critiques musicaux de haut vol (les critiques musicaux français brillent pas leur absence), d’amateurs enthousiastes, d’équipes de comm’ de certains orchestres, de compositeurs, s’est transformé en gigantesque cour de récréation.
Tout a commencé innocemment avec le gazouillis de Tommy Pearson :
« Herbert von Carry On #conductormovies ».
Puis les choses s’emballèrent, le London Symphony (mais que j’aime cet orchestre !) met de l’huile sur le feu en avouant se distraire un peu pendant la pause-déj :
« Having some lunchtime fun with the #conductormovies game. Desperately trying to get Gergiev into one… anyone? ».
Et là, c’est le drame. Des centaines de mélomanes farceurs de par le monde s’amusent à qui mieux-mieux à inventer des parodies de titres de films associant le nom de leurs chefs d’orchestre préférés.
Notons que les chefs d’origine hongroise, malgré l’orthographe athlétique de leur nom donnent lieu à de nombreux jeux de mots : Szellraiser, For Whom The Szell Tolls, When Harry Met Solti. King Fischer, évidemment.
les Italiens ne sont pas en reste, avec un délicieux Scary Muti 1, Scary Muti 2, etc, ou un plus poétique In the Muti for Love (mmmh). Pour Daniele Gatti, que des classiques : Gatti on a Hot Tin Roof, Something’s Gatti Give. J’oubliais : The Chailly-ning, Chailly’s Angels, ou The Good, the Abbado and the Ugly. Abbado a du rab’ avec un auguste Much Abbado about Nothing.
Les russes rendent les choses plus difficiles, mais on trouve toutefois un Rozhdestvensky’s Baby (merci Alex Ross), ou un Man with the Gergiev Gun ou The Gergiev Show on Earth. Leur voisins polono-estoniens ont droit à un adorable Finding Neeme et un The Big Stokowki d’anthologie.
N’oublions pas mon Bernard Haitink adoré : Haitink it’s Love (oh oui), 10 Things I Haitink about You (qu’on trouve aussi sous la forme suivante: 10 Things I hate about Jurowski)
Chez les Anglo-saxons : Who Framed Rogger Norrington, The Sun Alsop Rises, Goldfiedler.
Last but not least, chez les Français : Raging Boulez (!!), Deneve-r Let Me Go, Sunset Boulezvard.
Je ne résiste pas au plaisir de mentionner les miens – de toute façon, vous êtes habitués à mon humour… Eschenbach to the Future (j’ai un peu honte quand même), the 40 Year-Old Järvi, In the Valley of Eliahu, The Magnificent Jansons (ca lui va bien, non?), Chung Fu Panda, Temirkator.
J’ai toutefois le pressentiment que je ne pourrai plus jamais aller à un concert sans chercher un titre de film adéquatement détournable…. En tout cas, je n’avais pas autant ri depuis #jeansarkozypartout et Désirs d’avenir (mais si, rappelez-vous !)