Séance de rattrapage avec le Duo Atlas

Une pause-déjeuner de deux heures et demie pour écouter un concert, était-ce bien raisonnable ? Pas vraiment, mais l’un des deux musiciens, Paul Zientara, figurait sur ma Chouchouliste Musicale depuis un bout de temps. Plus précisément, depuis le mouvement lent du (du ? d’un ?) concerto pour alto de C.P.E. Bach, aux Invalides, qui m’avait coupé le souffle.

Ça faisait par ailleurs plus d’un an que je me mordais les doigts d’avoir manqué son concert à Meaux, en duo violon/alto avec son collègue violoniste Vassily Chmykov. Avec du Bartók dedans ! Enfin, l’occasion de me rattraper. Sauf que la punition pour avoir manqué le concert meldois a été la plus cruelle qu’on puisse m’infliger : Kurtág et Bartók ont été retirés du programme. 

Ça a néanmoins été un plaisir de découvrir les Madrigaux pour violon et alto de Martinů, l’Improvisation à deux de Chailley, aussi – qui a du être étonné, peut-être même ému depuis l’au-delà, de savoir son duo pour violon et alto joué deux fois à quelques jours d’intervalle (le dimanche précédent par deux musiciens des @lesconcertsgais)

Je n’ai pas été le moins du monde étonnée que le concert soit superbe. En revanche, la petite avalanche de messages que j’ai reçue peu après avoir posté sur Instagram une ou deux story du concert m’a un peu désarçonnée : « On l’a rencontré au festival TrucMuche, quel incroyable musicien ! » s’exclame une musicienne. « Il est d’une gentillesse, et d’une humilité, si tu savais.. » renchérit un quartettiste par message privé. « Ah oui, je me suis régalé quand on a joué avec lui, et je me réjouis à l’avance qu’on garde contact, humainement et musicalement » confie Gentil-Prof, mais par email, car ce sage homme n’a pas de compte Instagram.

A la satisfaction un peu vaine de savoir ma Chouchouliste validée par de vrais musiciens, s’en est ajoutée une autre, plus réconfortante. Celle de savoir que dans le tas de musiciens dont j’admire le travail de loin, se trouvent aussi de belles et rares personnalités. Ça m’a rappelé un bon mot de mon premier chef, un apiculteur amateur que j’ai traîné à l’Académie de Budapest écouter du Duruflé, qui aimait dire que seul un honnête homme fait un bon apiculteur. Que les autres ne seraient guère que des producteurs de miel ?